Maurice BOEL [1913-1998]

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Au cours de ses années d’étude, Maurice Boel a subi l’influence d’Alfred Bastien. Mais après son service militaire, il a résolument suivi la voie de l’expressionisme dans le style de Constant Permeke.

Maurice Boel a tenu sa première exposition en 1938 dans la galerie ‘Studio’ à Ostende. James Ensor, qui était pourtant souvent cynique envers les jeunes talents, a voulu écrire l’introduction et lui a fait toutes ses éloges.

Il étudia de 1950 à 1951 à l’académie libre ‘La Grande Chaumière’ à Paris. Au cours de ce séjour, il a rencontré des artistes tels que Hartung, Zadkine, Braque et Fouyiata. Ce fut une révélation, qui a profondément engendré un processus de renouveau dans son style. Il quitta la figuration et évolua progressivement vers une abstraction géométrique et lyrique tout en conservant couleurs et rythme. Il rompt avec l’influence de Permeke, la ‘couleur locale’ et l’anecdotique de ses œuvres précédentes. Petit à petit, il trouva son style à lui. Pourtant, il a encore réalisé des toiles néo figuratives, en particulier des vues de paysages dans le Devon, sa destination de vacances favorite.

En 1959 il fut le premier lauréat du Prix Talens, prix qui trouva son origine aux Pays-Bas. Désormais les expositions se suivirent les unes après les autres.

A cette époque il retourna en Espagne, où il suivi un cours de langue à Cadiz. Il est allé y vivre avec sa femme et y réalisa des gravures et peintures, tout comme des poèmes espagnols. Plus tard, il découvrit la station balnéaire Salou, où il dessina e.a. ses ‘Cavaliers fantastiques’ (1957) et où il donna des conférences sur l’évolution de l’art. De retour en Belgique, il réalisa des décors muraux avec des verticales abstraites à l’Hotel Ostend (1956). Il s’essaya également à la troisième dimension et réalisa quelques installations commandées par la ville d’Ostende. L’une d’elles fut retenue pour l’Expo 58.

En 1960 il partit vers l’Italie. Il exposa avec Anne Dubois à Florence. Grâce à une subvention du Ministère de l’éducation, il eut l’occasion de travailler à l’Academia Belgica de Rome. Il y exposa ensemble avec Camille De Taye et Jeanne Rucquoi. Plus tard la même année, il exposa ses œuvres italiennes au Kursaal à Ostende.

Dans cette décennie a évolué un verticalisme élégant et froid dans ses peintures à bandes larges et ingénieusement regroupées. Sous l’influence de la lumière italienne, il changea son style et il s’éloigna des formes plus sévères des années 50. Il a intégré des teintes subtiles se reflétant dans des couleurs d’or et d’argent en arrière-plan dans ses compositions abstraites.

De plus en plus, il évolua plus loin dans une abstraction lyrique. Ses créations sont des ‘paysages mentaux’, visibles seulement aux yeux de l’artiste. Pour le spectateur, il s’agit purement d’art abstrait.

Son travail a une structure bien pensée avec des lignes verticales rythmiques et des surfaces irrégulières. Ils sont sincères et emplis d’émotion. La coloration de ces lignes verticales se détache sur un fond sombre, parfois avec une touche plus colorée. Il donne libre cours à son sens de la couleur et d’harmonie, aux formes contrastées, sans tomber dans une sévérité rationnelle d’une abstraction froide. Il crée un jeu de couleurs et de nuances, ou les bords colorés offrent un certain relief dans la peinture. Il a obtenu le même effet avec des écarts étroits entre ses bandes verticales. Ces lignes verticales de hauteurs inégales typiques tombent comme des plis de tissu lissés.

Maurice Boel faisait partie d’une nouvelle génération de peintres tels que Mendelson, Kurt Lewy ou Mig Quinet, qui ont relancé la peinture abstraite après qu’une précédente génération de peintres abstraits, tels Peeters, Joosten, Baugniet, Servranckx ou Donas, s’en était détournée.

En 1988 le Musée des Beaux-Arts d’Ostende organisa une rétrospective de son travail. En février 2010 il y eut une nouvelle exposition rétrospective à la Vénitienne Galeries à Ostende.