
Né à Namur, Michaux effectua de nombreux voyages au cours de sa vie (Equateur, Asie, Inde, Amérique du Nord). En 1924, il s’établit à Paris et adopte, en 1955, la nationalité française. L’œuvre du poète se dissocie du travail pictural mais s’amorcent à la même période (1925-27) et répondent à la volonté commune d’exprimer le monde intérieur de l’artiste. Son attrait pour la calligraphie orientale l’amène à explorer la technique de l’encre de Chine. Alors que le langage implique un cheminement construit de la pensée, les signes et traces qui surgissent sous le pinceau de Michaux se dégagent de tout signifiant. Entre 1956 et 1959, Michaux use d’hallucinogènes, principalement la mescaline, qui provoque des états de conscience inspirants. Aux débuts des années 1960, Michaux expérimente d’autres matériaux tels que l’aquarelle, la gouache et le sépia introduisant la couleur. Les œuvres de 1961-1962 annoncent une série de gouaches (1964-1965) caractérisées par un fractionnement de la surface en bandes horizontales surplombées des figures-signes qui vibrent comme des notes de musique sur une portée. Le langage graphique est une constante sans cesse renouvelée dans l’œuvre de cet artiste singulier.